Le temps s'offre, étalé sur les cimes
Je traverse le vent, et le vent me traverse
J'habite le silence.
*
Exclamation!
Le soleil jaillit
Devient étoile
Devient Dieu tout à coup
De sa pointe Nord, il saisit l'infini
Le plante au Sud
L'unit à l'immaculé de la neige
Aimants,
ses bras d'Est et d'Ouest illuminent le monde
*
Je laisse mes pas s'enfoncer.
Mon corps ne fait plus un geste,
fasciné par cette éternité
*
Un aigle attardé trace un idéogramme furtif
Que traduit-il?
*
La montagne s'éteint peu à peu
Rose comme une jeune fille timide
aussi émue que moi
L'ombre l'entraîne vers le bleu
L'absence d'une nuit s'installe
*
Le coeur de l'âtre m'attend
Mon corps accueille sa chaleur
Un éclat de mon âme reste dehors
Au delà...
Oublie la réalité qui crépite sous mes yeux
Juin 1996