Sous les rides la peau se dénude. J'imagine la cicatrice
des sillages
sur ton sang de velours: mille veines y forent mille puits pour susten-
ter toutes mes métaphysiques du désir .
Obole imaginaire, ton Image est polymorphe. J'y relis les signes.
Les signes et les traces. Les ombres du passé. Aucun espace,
jamais,
ne fut fantôme. J'apprends à lire ta Bible, à traduire
ton corps en
termes de métaphores, à varier les rythmes.
Ah ! Parcourir de nouveau le Principe Solaire qui leur donna
force,
forme, mouvement, consistance!
J'aime tes rides de la nuit. Il n'est pas dit que sur ta mort
même
je ne puisse déchiffrer l'infinité des vies qui t'habitent,
à jamais .
Alors Amour, puisque rien n'est perdu, puisque tout demeure
de ce
qui fut, de ce qui sera
Imprime sur le sable éphémère de ma peau,
sur son grain si doux,
l'empreinte indélébile de ta main
Qui est le Signe même de l'Esprit.